18 déc. 2006

Kamini, deux mois après

Je n'ai pas posté de nouveau message depuis deux mois tellement la machine médiatique s'est emballée. Ce blog que je croyais pouvoir être utile à son début de carrière s'est vite révélé totalement superflu.

Absolument toutes les rédactions françaises ont parlé de Kamini, avec l'aide (bien utile?) de ses attachés de presse SONY qui démarchent désormais directement auprès des médias afin de décrocher une itv. C'est le cas aujourdhui avec le site culturel "Evene.fr", qui, pour un media internet, arrive un peu après la bataille.
Kamini a accepté le jeu et répondu avec toujours autant d'authenticité aux questions du journaliste. Extrait:

"Marly-Gomont’ n’était au départ qu’un clip promotionnel destiné à démarcher les maisons de disques. Raconte-nous comment tout s’est emballé ?

On a envoyé la vidéo aux majors fin août, et c’est à partir du 12 septembre que ça a commencé. On avait envoyé un lien privé, juste pour les pros. On savait que c’était original et que ça n’avait jamais était fait, donc on ne voulait pas que ça parte dans tous les sens. Mais c’est quand même parti dans tous les sens ! Donc le 12, le clip se retrouve en téléchargement sur Internet, et les gens commencent à laisser des commentaires. Très vite, avec Emilie Desbonnet, qui a fait le montage, on ne maîtrise plus ce qui se passe. Mais en voyant le nombre de messages, on a préféré laisser faire. Ensuite, ça s’est enchaîné. Le 13 Cauet m’appelle pour que je vienne à la radio, le 22 j’y suis, le 23 je crée le site officiel Kamini.fr, il explose, après c’est Canal +, TF1, Karl Zéro, France 2, France 3… Du coup, comme je le dis souvent, mon rapport avec la presse est faussé, dans le sens où les gens n’ont pas reçu ma vidéo de façon vraiment professionnelle. Leur patron n’est pas venu leur confier le projet. Ils ont plutôt reçu un mail avec pour objet “Regarde ça c’est trop bon” alors qu’ils étaient chez eux en peignoir, et ils n’ont même pas eu le temps de faire marcher leur esprit critique. Ca a plutôt joué en ma faveur puisque les journalistes m’ont plus encensé qu’écrabouillé, mais ils m’ont aussi collé un peu vite l’étiquette de “rappeur campagnard”. Je ne leur en veux pas, parce qu’au début, il n’y avait que la vidéo, pas de biographie, pas de photos, pas d’infos, rien quoi. Le mec voit un mec, un black, qui rappe à la campagne, donc il parle de rap campagnard, je ne peux pas lui en vouloir. Mais je tiens à dire que ce n’est pas du rap “campagnard”. C’est du rap, mais de par mon vécu, le contenu est forcément différent."

Ayant publié son premier papier en presse nationale, je fais partie de ceux qui ont utilisé le terme de rap rural. Je ne l'étiquette pas RAPPEUR RURAL mais son unique chanson illustrant et parlant exclusivement de la campagne, je ne vois pas comment il en aurait été autrement. Donc c'était du rap "rural", sans connotation péjorative aucune... moi même étant d'un village du Nord avec plus de vaches que d'habitants, plus de mobylettes que de boosters, plus de tracteurs que de Porsche Cayenne. Je me sens moins pédant et bobo que Technikart titrant "le buzz des bouseux", persuadé d'avoir fait un bon mot (je les entend rire à tout rompre devant leur trouvaille, une heure avant le bouclage).

Même si je suis capable d'interviewer un chanteur, si j'ai réalisé des reportages au Monde 2, The Independent ou autres, j'accepte que l'on qualifie nombre de mes articles de "papiers de proximité" car c'est bien de cela dont il s'agit: la vie des habitants de la presqu'ile de saint-tropez (je suis salarié à Nice-Matin).

P.S: quand j'ai vu Kamini à la Star Ac', je me suis dit "c'est énorme" puis "certains de ses fans vont être décus"... puis j'ai vu Joey Starr la semaine dernière sur le même plateau. Alors il a bien raison.

Jordan Pouille
www.pouille.org

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