  Kamini, rappeur de Marly-Gomont - DR | Kamini et son rap des champs, c'est encore une de ces histoires de notoriété fulgurante dont internet a le secret Comme souvent, c'est d'abord grâce à un e-mail reçu d'un ami, titré "énorme!", que l'on a découvert le lien menant au clip vidéo artisanal de Kamini.
Nous n'étions pas seuls. Vendredi dernier à 11h, 60.000 personnes se pressaient sur son site tout neuf pour voir ce jeune rappeur de Picardie rimer sur un tracteur, au milieu des vaches et du foin. Désormais, Kamini est pris dans le tourbillon médiatique: télés, radios, journaux, tout le monde se l'arrache.
"Je viens pas de la cité mais le beat est bon, je viens pas de Paname mais de Marly Gomont", démarre Kamini juste après un improbable panorama sur de verts paturages. La vision de ce jeune black expressif et échevelé de 26 ans sur ce fond champêtre est pour le moins rafraichissant. Il crève l'écran.
Côté paroles aussi, ca change. Kamini résume sa vie cocasse de seul black dans un village de Picardie avec un humour brut de décoffrage qui fait mouche. Le second degré est franc et direct, pétri de gros clins d'oeil complices, pas encore lissé par le marketing. Bref, Kamini ne flambe pas, ne fait pas le malin. Il vous parle comme à un copain.
Et peu importe si le beat est bon mais quand même franchement daté, bloqué sur le compteur des années 90, car le flow, lui, est impec.
Le spectateur est à la fois amusé, touché, surpris et même franchement plié de rire mais sans mépris aucun. Ce coup de frais, ce rappeur décalé, tout le monde l'attendait.
Mais que va donner la hype fulgurante sur cette naïveté, ce ton bon enfant, totalement étranger au cynisme ? Comment va être récupérée cette subversion fortuite ? Ce pote du coin de la rue au look lambda (t-shirt et jean's) que seule relève une coupe de douilles de savant fou électrifié ?
"J'ai peur d'être enfermé dans un seul domaine. Cette chanson, c'est juste une chanson sur ma vie à la campagne comme d'autres ont rappé sur leur vie en cité. Mais je ne vais pas m'inventer un passé pour cracher ma haine dans le micro", explique l'interessé à "Ecrans".
On attend désormais avec une impatience mêlée de crainte le futur de ce phénomène, infirmier psychiatrique dans le civil, et son explosion dans les prochaines semaines...
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